article paru antérieurement sur le facebook de l’association
Parlons cette semaine d’Olivia Colman, l’actrice britannique présente dans Entre les lignes.
Amatrice de séries, j’ai découvert Olivia Colman en dévorant Broadchurch, scotchée par son incarnation d’une détective enquêtant sur un meurtre d’enfant commis dans sa ville, aux côtés du non moins formidable David Tennant.
J’aime cette manière bien à elles qu’ont les comédiennes britanniques de rester parfaitement naturelles quel que soit le rôle qu’elles endossent, et de nous faire adhérer à leurs personnages. J’aime leur jeu plein de subtilité et de finesse, à même de nous faire comprendre la moindre émotion de leur personnage d’un demi mouvement de sourcil *. J’ai été sensible à la simplicité du physique d’Olivia Colman : une femme qu’on peut croiser hier et demain dans la rue. A mille lieues des canons américains.
* Il existe cependant des exceptions… je pense à Keira Knightley qui a besoin de s’esclaffer et de lever les bras pour indiquer le contentement… (opinion purement personnelle 🙂 )
A l’époque de Broadchurch, Olivia Colman avait déjà 9 ans de carrière derrière elle. Elle avait été humoriste pour la télévision, et avait tourné dans pas mal de téléfilms sans grand intérêt. Un premier succès en 2011 dans Tyrannosaur, de Paddy Considine, avait pu lui faire croire que la voie royale s’offrait à elle, mais la notoriété se fera encore attendre.
Elle arrive via le réalisateur grec Yorgos Lanthimos, qui lui confie successivement deux rôles : dans l’étonnant Lobster puis dans La favorite (2018). La comédienne reçoit des prix et les portes s’ouvrent enfin.
Depuis nous l’avons appréciée dans The father, de Florian Zeller, terrifiante déambulation dans la mémoire abîmée d’un vieil homme, dans The lost daughter (que de figures familiales !), de Maggie Gyllenhaal, et très récemment dans Empire of light de Sam Mendes. Côté série elle reste très active : elle a été la reine Elizabeth dans deux saisons de la série à succès The crown, elle est la complice d’un tueur en série dans une mini-série réalisée par son mari Ed Sinclair (Les paysagistes), fait une incursion dans une série de super héros (?!)… On pourrait citer bien d’autres titres.
Autrement dit, sa carrière s’élargit, de la Grande Bretagne aux USA, du cinéma d’auteur aux blockbusters.
« Je ne suis pas une cérébrale, je n’arrive pas à parler de mon jeu. J’ai peur qu’à trop analyser mon travail je perde en spontanéité. » déclarait-elle à Télérama en 2021
Alors croisons les doigts, car cette spontanéité qui l’amène à nous toucher très fort, nous l’aimons !