article paru antérieurement sur le facebook de l’association
Tout à coup j’ai eu l’impression de ne plus voir que lui : un Britannique au patronyme irlandais, doté de remarquables oreilles, et champion du sourire en coin.
Une série sur Arte ? Il est un Lawrence Durell débutant dans l’art d’écrire au sein d’une famille un peu foutraque (The Durells); un film au cinéma ? Il est un amant délicat mais hanté dans le très beau Entre les lignes, d’Eva Husson, récemment sur l’écran de Ciné Cinéma; le nouveau film de l’Italienne Alice Rohrwacher ? De nouveau Josh O’Connor, qui cette fois semble-t-il pille des tombes étrusques.
Mais d’où vient ce comédien ?
Il semblerait que je me sois montrée bien inattentive ces dernières années, car il n’est pas né au cinéma en 2023, non, et de votre côté vous l’aviez sans doute déjà repéré…
Il a joué deux fois chez Stephen Frears (The program en 2015 et Florence Foster Jenkins l’année d’après), certes dans de petits rôles; il a été le prince Charles dans la série The crown -son physique s’y prête,et avant cela était au casting de quelques séries connues, dont Peaky Blinders; il a obtenu plusieurs distinctions (meilleur acteur) dans des festivals internationaux pour ses prestations dans les films Seule la terre, de Francis Lee et Only you, de Harry Wootliff, et dans la série sus-citée The crown.
Son succès grandissant n’est pas dû au hasard. Si vous l’avez vu jouer vous savez à quel point son regard peut suggérer des profondeurs cachées derrière un dialogue banal, comment son corps sait se montrer léger et agile, et l’instant d’après lourd et comme retenu. Vous savez que son visage se transforme étonnamment en fonction des personnages incarnés. Oui, Josh O’Connor est déjà un sacré comédien.
Interviewé par Vogue il se déclare « obsédé par le passé ». A Cannes lors du dernier festival, Le Monde écrit de lui : « Le type est désarmant, son sourire est désarmant, sa manière de vous tapoter l’épaule du haut de son mètre quatre-vingt-dix est désarmante. On se rappelle la photo où on lui trouvait une ressemblance avec Shane MacGowan, le chanteur des Pogues. Et, dans le même temps, on revisualise The Crown. L’homme est l’un de ces rares acteurs caméléons capables de faire passer le vrai prince Charles pour une copie. »
Ses projets ?
L’année qui vient, il tourne avec le Brésilien Karim Aïnouz, dont le film Firebrand était présenté à Cannes en 2023. D’ici là nous le verrons dans Challengers, de Luca Guadagnino et dans Lee, d’Ellen Kuras.