article paru antérieurement sur le facebook de l’association
Pour beaucoup d’entre nous, la première rencontre avec Céleste Brunnquell s’est déroulée sur Arte, en avril 2022, à l’occasion de la diffusion de la fameuse série En thérapie (saison 2). Une toute jeune fille épatante, un bras immobilisé dans un énorme plâtre, s’exprimait avec un naturel confondant face à Frédéric Pierrot.
Mais d’autres l’avaient découverte en amont, adolescente déterminée à sauver son petit frère et son propre devenir face aux dérives sectaires de parents aimants, dans le premier long-métrage de Sarah Suco Les éblouis (2019).
Dans un cas comme dans l’autre, nous étions conquis, pleins de curiosité à son égard, heureux d’assister à la naissance d’une comédienne, une de celles qui vous embarquent immédiatement avec elles et, le temps d’un film, vous entraînent dans des milliers d’émotions.
Céleste (elle me pardonnera peut-être l’utilisation de son seul prénom) joue depuis son enfance. Et le terme est tout à fait approprié puisque ce qui ressort de ses premières interviews est l’utilisation fréquente des termes « jouer », « s’amuser », « plaisir », « drôle ». A l’école, au collège puis au lycée, Céleste, joue donc au sein des structures proposées par les établissements qu’elle fréquente, puis dans les cours du Théâtre de l’Atelier. C’est là qu’elle sera repérée par la directrice de casting de Sarah Suco.
les tournages s’enchaînent : L’Origine du mal, de Sébastien Marnier et Fifi, de Jeanne Aslan et Paul Saintillan en 2022; La Fille de son père, d’Erwan Le Duc en 2023.
Les quotidiens et magazines titrent sur la jeune comédienne : « la nouvelle effrontée du cinéma français » (le Point); « diamant brut « (Le Figaro); « âme nature » (Libération)…
Des rapprochements sont tentés : « Audacieuse, insolente et imprévisible, « effrontée » comme Charlotte Gainsbourg à ses débuts avec Claude Miller, Céleste Brunnquell n’a peur de rien face à la caméra. », mais aussi : « Face au psy, elle est tour à tour méfiante, curieuse, affectueuse, effrontée, éruptive, passant d’un état à l’autre avec un naturel qui rappelle la Sandrine Bonnaire de A nos amours (1983) tenant tête à son père, interprété par Maurice Pialat. » (Le Monde).
Pierre Salvadori, réalisateur des épisodes de En thérapie concernant son personnage, salue dans Télérama « son corps très engagé, la grande mobilité de ses traits et sa voix un peu désuète, au phrasé quasi rohmérien ». Dans Le Monde il déclare : « Au départ, j’avais face à moi une actrice pleine de promesses. À la fin, une jeune comédienne sidérante ». Il détaille : « son visage très mobile, avec des expressions qui, parfois, semblent lui échapper ».
Sur le site internet Trois couleurs, la jeune comédienne explique : « C’est Erwan (Le Duc) qui m’a apporté ça, qui m’a montré des films d’Aki Kaurismaki et m’a transmis l’importance de la gestuelle : aller au bout du geste, que ce soit quelque chose qui importe, que tout ait son poids. Dans la vie aussi, ça me plait de transcender ces gestes-là, de mettre des intensités à des endroits quotidiens. Les acteurs qui me touchent le plus sont ceux qui ont une gestuelle particulière comme Denis Lavant, Vimala Pons ou Jeanne Balibar. »
Le réalisateur Erwan Le Duc commente « Céleste a apporté beaucoup d’intériorité au personnage de Rosa, tout en restant très légère. Sur un regard, sur un mouvement de tête, elle est capable de changer l’atmosphère d’une scène, d’amener une émotion tout à fait inattendue ».(Le Point)
Quand reverrons-nous Céleste Brunnquell ? Le film de Pierre Schoeller, Rembrandt, prochainement sur nos écrans, la compte dans son casting; et des tournages sont en cours, ou proches : un film de Jessica Palud sur Maria Schneider; une histoire de vampire : En attendant la nuit de Céline Rouzet; une enquête au Parlement européen : Une affaire de principe d’Antoine Raimbault…
En janvier 2025, elle montera sur les planches, sa première passion, aux côtés de Vincent Dedienne, dans la pièce Juste la fin du monde, de Jean-Luc Lagarce.
L’histoire ne fait que commencer.
Pour terminer, laissons la parole à la jeune femme :
« Je pense que je ne pourrais pas jouer sans être sincère dans ce que je peux faire, dans les états dans lesquels je pourrais aller. Je veux faire des choses qui soient inédites, pas des choses plan-plan, écrasées. J’aime jouer dans des films qui sont forts de propositions et qui ne soient pas formatés non plus, les éternelles redites. Ce n’est pas tant au niveau du personnage (…) c’est plus au niveau du regard, le point de vue du réalisateur, de la réalisatrice et de l’histoire. » (blog fuckingcinephiles)