cet article est paru antérieurement sur le facebook de l’association

Elle a d’abord été, est avant tout (?) une réalisatrice et une scénariste, même si on connait sans doute davantage l’actrice.

En 1986, elle intègre la première promotion de la Fémis section « scénario ». Elle croisera dans l’école (section réalisation) Sophie Fillières, Arnaud des Pallières, Solveig Anspach, mais aussi Hélène Angel, Laetitia Masson… 

Son court-métrage de fin de formation est remarqué, il s’appelle Dis-moi oui, dis-moi non et comme une chanson d’Henri Tachan (reprise par d’autres interprètes) porte ce même titre, j’aimerais bien savoir s’il existe un lien, si le film est une illustration de la chanson, si on l’y entend… mais comment faire pour découvrir ce tout premier opus, je l’ignore.

Noémie Lvosky met en scène Valéria Bruni-Tedeschi, Emmanuelle Devos et Emmanuel Salinger. Des noms qui reviendront dans son parcours, comme celui d’Arnaud Desplechin (elle collabore à ses deux premiers films). Une bande de potes.

Noémie raconte l’amour, les filles qui ne savent pas ce qu’elles veulent, elle est légère et vive, rigolote et parfois explosive.

Avec la réalisation d’un film pour la télévision (Petites), puis son prolongement au cinéma (La vie ne me fait pas peur), elle passe à un autre des registres dans lesquels elle excelle : la tendresse. Quatre filles liées par l’amitié vivent leur jeunesse, c’est beau, drôle, émouvant, on est aux côtés des gamines.

Après cela, elle va également « faire l’actrice », menant en parallèle ses différentes activités : elle écrit, elle filme, elle joue. 

Son premier rôle, c’est Nathalie, dans Ma femme est une actrice, d’Yvan Attal en 2001. De très nombreux autres personnages suivront, puisqu’on compte pas moins de 57 longs métrages à son actif. Ce sont souvent des seconds rôles, mais de ces seconds rôles qui ne passent pas inaperçus. Il faut dire que l’énergie de Noémie Lvosky crève l’écran. Avec son sourire gouailleur et ses yeux pleins de malice, son physique qui évoque le milieu du siècle dernier, on l’imagine volcanique, grande gueule, ramenant volontiers sa fraise et ne faisant pas de cadeaux aux tièdes et aux mollassons. Elle a la fantaisie d’une Yolande Moreau, mais en plus tapageur; une exubérance qui peut faire un peu peur.

Pourtant, elle nous offre en 2012 Camille redouble, relecture de l’adolescence menée avec délicatesse, bourrée d’amour filial et de tendresse pour les copines, portée par un regard indulgent sur les faiblesses humaines.

Sur le site de la Cinetek, où elle est invitée à livrer sa liste personnelle de films, elle entreprend de les classer « dans l’ordre où je les ai découverts », l’exercice s’arrêtant en 2000. On y remarque des comédies américaines des années 30-40, plusieurs François Truffaut, les Francis Ford Coppola les moins connus, Milos Forman, toutes les époques de Shoah (Claude Lanzmann), Woody Allen et Abbas Kiarostami… des goûts éclectiques, de la curiosité pour les productions étrangères, un appétit pour le cinéma qui montre la vie dans toutes ses dimensions.

Elle raconte que la première fois où elle a vu Baisers volés, elle avait « 10 ou 11 ans », elle a été émerveillée de découvrir qu’un film pouvait parler à la première personne, que des héros pouvaient être impuissants, qu’il était « acceptable de ne jamais pouvoir devenir adulte ». Elle y a également appris qu’on pouvait « parler de la plus grande mélancolie avec légèreté, avec élégance ». 

La future scénariste, enfin, y sent alors une grande liberté, que depuis elle poursuit, avec succès me semble-t-il.

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