
PORTRAIT 3 : Marc Bécret , Président de l’Association
« Je refuse d’être un passionné »
Le parcours
Marc est né dans l’Aisne, dans le nord de la France. Il fait ses études universitaires à Reims et commence à travailler dans la Fonction Publique Territoriale, et plus particulièrement départementale. Un métier qui lui convient parce qu’il le place au coeur de la vie locale. Le Département gère aussi bien le social, les infrastructures routières, que l’éducation, la culture, l’agriculture…
Sa carrière l’amène à s’installer dans le Limousin, puis à Périgueux, où durant 30 années il sera sous-directeur puis directeur du Conseil Départemental. En riant, il explique qu’il y était un « chercheur de solutions » et il aimait être ainsi mis à contribution face à des problèmes extrêmement variés, pratiques et concrets.
La relation au cinéma
Parfaite illustration des bienfaits de l’éducation à l’image, Marc est tombé dans le 7ème art au lycée, grâce à un professeur de philosophie, Raymond Lefevre, administrateur de la Fédération Française des ciné-clubs, initiateur d’un ciné-club dans sa ville.
Devenu étudiant à Reims, Marc fréquente les petites salles de quartier de la ville, ainsi que celle associée à la Maison de la Culture d’Amiens. Le cinéma s’installe dans sa vie, un compagnonnage qui restera vivace.
Le cinéma, comme la littérature et les arts plastiques, lui offre ouverture, émotion, pistes de réflexion devant les grandes questions de l’existence.
Il déclare « refuser d’être un passionné » car la passion lui semble conduire à des comportements exclusifs, auxquels il préfère une curiosité « tous azimuts ». Il s’intéresse à tous les types de cinéma, et garde des goûts éclectiques.
Parmi les films qui l’ont marqué au fil du temps : Freaks, de Tod Browning; Les temps modernes, de Charlie Chaplin; Le 7ème sceau, d’Ingmar Bergman; 2001 l’odyssée de l’espace, de Stanley Kubrick; Stalker, d’Andreï Tarkovski, et tout le cinéma français, de Méliès à Renoir et de Truffaut à Pialat.
Dans d’autres domaines artistiques, la littérature et les arts plastiques, qui l’intéressent beaucoup également, il cherche d’abord à comprendre la démarche, à dépasser les clichés. Ce qui l’attire : se confronter aux créateurs d’aujourd’hui.
La rencontre avec Ciné-Cinéma
A Périgueux, son goût pour le cinéma, et aussi les hasards des contacts, lui font vite connaître l’association. Adhérent, il fréquente régulièrement les salles, fait la connaissance de Roger Roche (président précédent), qui lui propose un jour de faire partie du CA. Puisqu’il dispose de temps maintenant qu’il est à la retraite, Marc accepte et s’engage. Puis la demande va plus loin : au sortir de la période du Covid, Roger Roche envisage de se retirer… Marc se présenterait-il pour sa succession ? A noter que celle-ci ne faisait l’objet d’aucune compétition avec quiconque. Marc accepte de se présenter et est élu à l’unanimité du Conseil d’Administration en juillet 2022.
Quel rôle dans l’association ?
Le président d’une association a tout d’abord des responsabilités juridiques. Il doit veiller au respect des objectifs tels qu’ils ont été définis dans les statuts. Pour Ciné Cinéma, donc : rester une association qui promeut le cinéma d’Art et Essai, et qui intervient en matière d’Education aux images.
Marc estime l’activité Education aux images particulièrement importante; à une époque où l’image est partout : pour construire sa propre capacité d’analyse et son propre goût, on ne peut se baser que sur un regard critique.
Il faut veiller à ce que l’association fonctionne de manière équilibrée : budget, démocratie interne, satisfaction et engagement des salariés… Le Président organise la vie interne et fait vivre les instances, au quotidien et dans la perspective du futur : Assemblée Générale, Bureau (tous les deux ou trois mois), Conseil d’Administration (3 ou 4 fois par an).
Le moment venu, le Président sera le porte-parole d’un projet collectif dans les rapports au CGR pour une nouvelle convention… ou dans une autre direction. Il a la responsabilité des relations avec les partenaires institutionnels, même si bien sûr, les salariés les rencontrent également, sur des plans techniques et organisationnels.
Le Président fait des propositions, organise le débat, exécute les décisions et anime les équipes.
Et demain ?
Marc se voit comme un maillon d’une chaîne : il s’inscrit dans la continuité du travail réalisé par Roger Roche et ses prédécesseurs, porte pour quelques temps le relais qu’on lui a confié. L’avenir de l’association, ce n’est pas à lui de le choisir. Les décisions se prendront de manière collégiale, via la définition d’un projet d’avenir. Des questions sont posées à tous, il est important qu’elles soient largement débattues.
Les propos tenus dans ces entretiens n’engagent que leurs auteurs, pas l’Association dans sa globalité.