PORTRAIT 6 : Alain Daneau, membre de la Commission Programmation

« La connaissance est la seule chose qui s’accroît quand on la partage » (citation)

Le parcours

Dès l’enfance, passée en Charente-Maritime, Alain est attiré par la nature, l’environnement, l’agriculture, le milieu rural. Mal orienté vers un lycée technique, il tente après le Bac un virage vers une formation d’ingénieur agronome, n’obtient pas le sésame visé, s’inscrit sans conviction en Faculté de biologie, et finalement décide d’aller travailler dans des fermes. 

C’est un véritable Tour de France des fermes qu’il réalise alors durant 3 années, se faisant embaucher en Charente-Maritime, en Vendée, dans le Sud-Ouest, mais aussi dans les Alpes pour découvrir l’agriculture de montagne.

Riche de multiples découvertes et apprentissages, il intègre une ferme expérimentale et de recherche en agriculture et élevage caprin et ovin. Pendant 3 ans, il étudie l’élevage à l’herbe pour un organisme national de la recherche appliquée, ce qui lui permet de mêler aspects théoriques et pratiques.

Il opte ensuite pour une formation à Toulouse et obtient un BTS en gestion d’exploitation  agricole, nourrit avec des collègues un emballant projet d’installation… qui ne se concrétise pas.

Après un passage malheureux en Centre de gestion du Crédit Agricole, où il n’avait pas sa place, il se pose la question d’un lieu où vivre. Il aspire à quitter le département qui l’a vu naître, où l’environnement, le type d’agriculture et sa gestion ne correspondent pas à ses aspirations et valeurs. Convaincu par sa propre expérience en tant qu’apprenant, il recherche un emploi en Formation Continue, est retenu pour différents postes, et choisit la Dordogne. 

Nous sommes en 1984.

Le voici formateur pour adultes au CFPPA, où il accompagne des personnes désirant se reconvertir sur les dimensions gestion et développement rural. Dans le cadre de projets européens d’agro-tourisme et de développement territorial, il parcours l’Europe.

Au bout d’une quinzaine d’années il part faire une formation en alternance en Maîtrise d’Aménagement et Développement territorial et devient ingénieur formation à la Chambre d’Agriculture de Périgueux. Il y conçoit des cycles de formation pour les agriculteurs et les techniciens agricoles. 

7 ans plus tard la vie familiale le pousse à changer. Après de nouvelles tribulations il devient fonctionnaire du Ministère de l’Agriculture, chargé de mission national, d’abord mis à la disposition des CIVAM (associations de développement agricole et rural), puis à la « Bergerie Nationale » en région parisienne. Ses champs d’action : l’agriculture biologique, les systèmes alimentaires locaux, le développement territorial, l’installation des néo-ruraux… Il est également chargé de créer les moyens de faire passer, dans les formations des professeurs du secteur agricole, les résultats des récentes recherches en agriculture biologique et alimentation locale.

Dans ce cadre, en télé-travail avant l’heure depuis un bureau en Dordogne (mais avec de nombreux déplacements), Alain remplit ses missions nationales et, en parallèle, élabore des projets locaux notamment sur le Grand Périgueux, avec des étudiants en Licence Professionnelle du Lycée Agricole, en collaboration avec l’Université Montaigne de Bordeaux.

Ces responsabilités resteront les siennes jusqu’à l’âge de la retraite.

La relation au cinéma

Alain a toujours adoré le cinéma. Petit, il habite un village dans lequel le « café du coin » organise chaque semaine la projection d’un film. Alain s’y rend en famille, et intègre la notion de partage au plaisir de la découverte du cinéma en milieu rural.

Plus tard il fréquente les salles de Saintes, et, devenu lycéen, découvre le cinéma d’Art et Essai.

Ce que le savoir et la culture lui apportent, ce qu’ils apportent d’une manière générale aux personnes, la transmission des savoirs, constituent dès l’enfance un des fondamentaux de sa vie. L’Education populaire, l’éveil à la musique, au théâtre, au cinéma… le motivent tout particulièrement. « J’aime apprendre, et voir évoluer les gens » déclare-t-il. Ce qui explique l’ensemble de son engagement, dans la vie professionnelle et au sein de différentes associations, dont Terres de lien. Il cite Socrate : «La connaissance est la seule chose qui s’accroît quand on la partage ».

Sur les écrans, il peut aimer des films très différents les uns des autres, mais confesse une attirance certaine pour les films venus de pays étrangers « j’aime entendre parler d’autres langues » dit-il en souriant.

Ce sont rarement les acteurs.trices qui l’amènent à un film, mais plutôt son sujet. Il apprécie les documentaires, peut craquer pour des polars ou un bon western, aime les films avec un fond politique, engagés, ceux qui « brassent des idées », les thématiques environnementales mais aussi musicales, et les grands classiques. Il fréquente peu le cinéma francophone mais prend plaisir au loufoque, comme les films de Quentin Dupieux. Il peut également aimer un film « grand spectacle » qui va l’emporter : « Au cinéma, je verse facilement une larme, j’aime les films qui suscitent l’émotion », précise-t-il.

La rencontre avec Ciné-Cinéma

A Périgueux, Alain fréquente tout naturellement Cap Cinéma, alors installé à l’emplacement actuel de la librairie Marbot. Il suit l’évolution du cinéma et celle de Ciné Cinéma. Dans les thématiques liées à son travail, il organise  et anime des soirées au cinéma, et à cette occasion fait la connaissance de Roger, alors président de l’association, et de Jean-Michel.

Il accepte d’intégrer le Conseil d’Administration, se rend rapidement compte que le rôle ne lui correspond pas, et, il y a une dizaine d’années, devient membre de la Commission de Programmation.

Qu’est-ce que la Commission de Programmation ?

La Commission compte environ 5 personnes (le chiffre est évolutif) autour de Jean-Michel et se réunit chaque mois afin de réfléchir aux films qui pourraient être projetés le mois suivant. 

Jean-Michel expose les impératifs du mois liés aux projets d’Education aux images en cours. Un tour de table est réalisé et chaque participant.e argumente à propos des films qu’il.elle a repérés, qui lui semblent intéressants et qu’il.elle aimerait voir programmés par Ciné Cinéma. La plupart du temps, des citations se recoupent, et on arrive à une dizaine ou une douzaine de titres. Jean-Michel opérera ensuite des choix, en particulier en fonction de sa volonté de parvenir à une grille mensuelle cohérente.

Pour sa part, Alain consulte différents sites Internet pour se tenir informé des films qui sortent ou vont bientôt sortir : le site du Réseau des Distributeurs Indépendants (DIRE) sur lequel les distributeurs européens de films Art et Essai présentent les réalisations à venir, mais aussi les sites d’autres cinémas d’Art et Essai (Utopia par exemple), et Allô Ciné, avec son très utile agenda des sorties.

Et demain ?

Alain n’attend qu’une chose : qu’un projet d’avenir émerge pour Ciné Cinéma, dans lequel il pourra s’engager comme bénévole. Si un café associatif demande à naître, il s’imagine volontiers y participer. Son rêve : un projet interdisciplinaire, qui réunirait musique, photo, peinture… d’autres arts, pour un lieu inter culturel, au sein duquel des bénévoles de différentes associations périgourdines interviendraient pour l’ensemble des réalisations.

Les propos tenus dans ces entretiens n’engagent que leurs auteurs, pas l’Association dans sa globalité.